lundi 22 septembre 2008

Les bijoux du calife

  Au printemps dernier, nous parlions ici même des maharadjahs de cinéma. Depuis, en rangeant nos collections, un lot de bijoux créés pour le film Iznogoud nous a fait souvenir que nous avions oublié de citer cette oeuvre parmi celles où apparaît un prince indou. Il est vrai qu’Haroun El Poussah n’est pas un maharadjah, c’est le calife de Bagdad. Qu’importe. Nous avons beaucoup aimé ses costumes du style « mille et une nuits » réalisés par Mimi Lempicka, librement inspirés par la bande dessinée que Patrick Braoudé a décidé d’adapter au cinéma. C’est aussi l’occasion de saluer ce grand artiste qu’était Jacques Villeret, dont ce fut le dernier film. Iznogoud est sorti sur les écrans le 9 février 2005, moins de deux semaines après la mort du comédien.
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Jacques Villeret montrant ses bijoux lors du tournage du film au Maroc
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Collier et bracelets portés par Jacques Villeret dans le film Iznogoud.
Les bracelets ont été réalisés à partir d'anciennes boucles de ceintures (collection Bijouterie du Spectacle)

vendredi 19 septembre 2008

Les tribulations du collier de l’ordre de Saint-Michel

Un collier de l'Ordre de Saint-Michel réalisé pour le spectacle
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Il est des bijoux de spectacle qui connaissent une existence mouvementée. Créés pour un film ou une pièce, ils disparaissent pendant des mois, voire de longues années, remisés dans un coin sombre d’une réserve d’accessoires ou de costumes. Et puis, un beau jour, un costumier les découvre, leur trouve un nouvel emploi et les voici à nouveau propulsés dans la lumière des projecteurs. Et c’est ainsi que telle couronne ou tel collier va voyager de film en film, de pièce en pièce, d’une scène à un studio, de Paris à Marseille, au gré de l’imagination et des besoins de différents créateurs de costumes.

Costume réalisé par Florica Malureanu pour Boris Godounov (1984)

Durant l’hiver 2006, galerie de Valois, au Palais Royal, nous nous arrêtons un instant pour admirer dans une vitrine de splendides vêtements exposés par le ministère de la Culture, en prélude à l’ouverture du futur Centre National du Costume de Scène. En particulier un habit chargé d’or réalisé par Florica Malureanu pour l’opéra Boris Godounov, joué au Palais Garnier, en 1984. Immédiatement notre attention est attirée par la curieuse ceinture qui en est l’ornement principal. Constituée de coquilles reliées entre elles par des aiguillettes, c’est en fait une reproduction d’un collier de l’Ordre de Saint-Michel. Ornement que nous connaissons bien puisqu’il est quasiment inséparable du Roi Louis XI, fondateur de cet Ordre de chevalerie en 1469. Par quel hasard et dans quelles circonstances a-t-il été transformé en ceinture ? Nous l’ignorons. Ce qui est certain, c’est que cette copie a été réalisée au début des années soixante, pour le cinéma. Elle apparaît dans le film Le miracle des loups, d’André Hunebelle, en 1961. Portée par Jean-Louis Barrault qui y interprète un Louis XI conforme à sa légende noire. On la retrouve ensuite à la télévision, dans une dramatique réalisée en 1980 par Jean-Claude Lubtchansky intitulée Louis XI, un seul roi pour la France. Quelques années plus tard, dépourvu de sa médaille de Saint-Michel, le collier s’est mué en ceinture pour la comédienne chanteuse Arielle Dombasle, qui pose pour la couverture d’un magazine. Enfin, il termine sa carrière à l’opéra avant de rejoindre le Centre National du Costume de Scène, à Moulins, pour y goûter une retraite bien méritée.

Le collier de l'Ordre de Saint-Michel
porté en ceinture par Arielle Dombasle

Anne d'Autriche au théâtre

La journée des dupes

En complément à notre article sur les bijoux d'Anne d'Autriche, publié en février dernier, il nous a paru intéressant de signaler que cette reine, assez souvent présentée au cinéma et à la télévision, figure actuellement dans deux pièces qui sont jouées à Paris. En effet, bénéficiant d'un étonnant don d'ubiquité la souveraine est à l'affiche, tous les soirs, à la fois du théâtre Montparnasse (Le diable rouge d'Antoine Rault, du 5 septembre au 30 décembre 2008) et du théâtre 14-Jean-Marie Serreau (La journée des dupes de Jacques Rampal, du 9 septembre au 25 octobre 2008).
Sur la scène du premier, c'est l'excellente Geneviève Casile qui l'interprète, donnant la réplique à Claude Rich revêtu de la soutane pourpre de Mazarin. Les costumes créés par Claire Belloc sont assez beaux quoique très éloignés de la réalité historique. Encore une fois l'effet Bollywood se fait sentir au niveau des bijoux. Ici point de collier de perles mais une parure beaucoup trop moderne. Louis XIV est interprété par le jeune Adrien Melin.
Les comédiens de la seconde pièce sont habillés de costumes réalisés par Eve-Marie Arnault, plutôt sobres et classiques. Cécile Paoli joue Anne d'Autriche, Emmanuel Dechartre, Richelieu, Julie Ravicz, Marie de Médicis, et Benoit Solès, Louis XIII.
Deux Anne d'Autriche simultanément sur les planches, ça n'arrive pas tous les jours.

Le diable rouge

vendredi 12 septembre 2008

Visages et costumes du Second Empire

Pour illustrer notre article d’hier, consacré aux costumes du Second Empire, et ne disposant pas encore de photographies de la prochaine exposition du musée Galliera, nous avons puisé dans les collections iconographiques de la Bijouterie du Spectacle – très riches sur cette période – pour en extraire quelques images significatives. Ce sont des portraits d’hommes, de femmes, d’enfants, appartenant pour la plupart à la bourgeoisie française, réalisés dans les années 1850-1860.
Ces images sont une précieuse source documentaire pour mieux connaître les costumes, les coiffures ou les accessoires (parfois les bijoux) du temps des crinolines
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jeudi 11 septembre 2008

La mode du Second Empire

Du 29 novembre 2008 au 26 avril 2009 le musée Galliera, à Paris, présente une exposition intitulée Sous l’Empire des crinolines, 1852-1870 consacrée à la mode du Second Empire "Robes, coiffures, bijoux, accessoires accompagnés de peintures, d’estampes et de photographies… plus de 300 pièces projettent le visiteur au temps où la silhouette féminine est toute en courbes, à l’image des modèles de Ingres. Les robes à crinoline symbolisent l’époque : corsage ajusté sur des épaules rondes, taille étranglée sous une volumineuse jupe faite de mètres et de mètres de moire, taffetas, dentelle, mousseline, tulle… La mode balance entre un style raffiné et un style tapageur aux couleurs criardes, nouvellement apparues dans le textile. Imprimées ou rayées, ces robes voyantes sont parées d’une accumulation d’ornements : volants, franges, guirlandes de fleurs, ruchés de dentelles et de rubans. Les femmes du monde – tout comme les cocottes – changent de toilette jusqu’à cinq fois par jour pour suivre le rythme effréné de la vie sociale : dîners, concerts, spectacles, réceptions… Les bals sont à la mode et les plus courus donnés à la cour de Napoléon III.

L'impératrice Eugénie tenant son fils dans les bras,
sur les marches de la terrasse du château de Compiègne
Octobre 1856 (photo Olympe Aguado)

L’exposition s’ouvre sur une Scène de bal. Mantelets et robes à crinoline sont accompagnés de carnets de bal, d’éventails, de porte-bouquets, de parures de tête… Quelques pièces ayant appartenu à l’impératrice Eugénie et à la princesse Mathilde sont présentées. Le parcours se poursuit avec la Vie moderne qui présente les vêtements de ville comme de villégiature : capes, robes retroussées, boléros, petits costumes (ancêtres du tailleur) ainsi que leurs indispensables accessoires : châles, ombrelles, chapeaux, bottines… La bonne société suit l’air du temps qui est à la modernisation – urbanisme, industrie, chemins de fer… – et part en voyage d’agrément à la montagne, dans les stations balnéaires ou les villes d’eau. Puis sont évoquées la production et la commercialisation des articles de mode. Le Second Empire voit les prémices de la Haute Couture – Charles Frederick Worth crée sa maison de couture en 1857 à Paris – tandis que les Grands magasins sont en plein essor : Au Louvre, Au Bon Marché, Au Printemps… Quant aux Expositions universelles de 1855 et 1867, elles reflètent un Paris vitrine internationale de l’excellence. Le final, avec la présentation de la Joaillerie – Mellerio dits Meller, Morel, Cartier, Boucheron –, consacre brillamment Paris dans son rôle de capitale de l’élégance et du luxe."

Musée Galliera
10, avenue Pierre 1er de Serbie – 75116 Paris
Tél.: 01 56 52 86 00
Tous les jours sauf le lundi
(de 14h à 18h les jours fériés)