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lundi 21 mai 2018

Versailles, l'ultime saison


L'ultime saison de Versailles (dix épisodes) est diffusée sur Canal+ depuis le 23 avril.

 Louis XIV (George Blagden) portant le Grand Collier de l'Ordre du Saint-Esprit

Les bijoux loués pour la série Versailles

jeudi 26 février 2009

Une boîte à portrait de Louis XIV entre au Louvre


Le 25 février dernier, lors de la vente de la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, chez Christie's, le département des Objets d'Art du Louvre a préempté une importante et très rare boîte à portrait de Louis XIV. Estimée entre 200.000 et 300.000 euros, elle a finalement été emportée pour 481.000 euros.
Haute de 7,2 cm, elle est composée d'une miniature représentant Louis XIV en armure de parade, portant le cordon de l'ordre du Saint-Esprit, entourée d'une monture ovale formée de dix diamants taillés en rose et de quarante petits diamants, et surmontée d'une couronne de cinq diamants à neuf facettes et vingt-trois petits diamants. Le revers est émaillé du chiffre royal et de rinceaux feuillagés, roses et noirs, sur un fond blanc. Réalisée dans les années 1680, elle est l'œuvre de Jean Petiot (1607-1691) pour la miniature et de Pierre ou Laurent Le Tessier de Montarsy, pour la monture.
A l'origine, les boîtes à portrait étaient conçues avec des coffrets pour être offertes comme cadeaux diplomatiques. On sait que plus de trois-cents boîtes, destinées à cet usage, ont été fabriquées au cours du règne de Louis XIV. Seules quelques unes sont parvenues jusqu'à nous. Des trois boîtes à portrait du roi, que l'on connait actuellement, l'exemplaire acquis par le Louvre est de loin le plus complet.

mardi 19 août 2008

Copies de bijoux royaux


Nicolas Cayrasso, fondateur de la société Aux Armes de France et de Navarre, s'est spécialisé depuis plusieurs années dans la reconstitution de bijoux royaux et ordres de chevalerie anciens. C'est ainsi que depuis 2006 il a entrepris de rééditer la plupart des joyaux personnels connus de Marie-Antoinette. Travail qui nécessite des recherches fastidieuses rarement entreprises dans l'histoire de la joaillerie française. Après avoir restitué la célèbre parure qui est à l'origine de la fameuse "affaire du collier de la reine" (700 pierres taillées à la main et serties sur argent), il vient de produire récemment une superbe copie du "Massimo", autre collier d'origine royale, autrefois propriété de la dauphine Marie-Thérèse, fille de Marie-Antoinette, composé de diamants ayant appartenu à la reine. Cette réplique se présente sous la forme d'une rivière de quarante-trois pierres baroques (30 coussins à colette ouverte et 13 poires en pierres de synthèse, totalisant 425 carats) montée sur argent massif. Aux Armes de France a également réédité la paire de pendant d'oreille ornée de deux diamants en "briolette" offerte par Louis XVI à Marie-Antoinette en 1774. Elle est en argent massif et cristal de roche naturel.
Parmi les autres joyaux reconstitués, une magnifique plaque de l'Ordre du Saint-Esprit (plus de 450 carats de pierreries sur une monture en argent massif) inspirée de celle qui fut commandée par Louis XV à l'orfèvre Jacquemin dans les années 1750, ou l'épaulette du Roi de Saxe Auguste le Fort, restituée d'après celle qui fut réalisée entre 1782 et 1789. Nicolas Cayrasso, qui travaille aussi pour le cinéma ou la télévision, propose également à la location la plupart de ses articles. C'est lui qui a fourni la plaque de l'ordre du Saint-Esprit de diamants que porte Louis XIV dans le docu-fiction Versailles, le rêve d'un roi (voir notre article du 25 février 2008).

jeudi 10 janvier 2008

Les bagues de Monsieur, frère du roi

Il y a quelques jours, à propos de Louis XIV, nous avons souligné que le monarque ne portait pas de bagues. Bien sûr, si de nouveaux documents venaient infirmer cette allégation nous ne manquerons pas d'en faire état.
Par contre, son frère Philippe dit Monsieur, en possédait beaucoup. Curieux prince, qui raffolait des joyaux et était, en la matière, un arbitre des élégances. Voila le portrait qu'en fait Saint-Simon : « C'était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même. »
A sa mort, en 1701, on dressa l'inventaire de tous ses biens lesquels comprenaient, entre autres, pour 1 621 522 livres de joyaux divers. Parmi ceux ci, un certain nombre de bagues dont voici la description.
La plus importante était composée d'un grand diamant provenant du cardinal de Richelieu ainsi décrite : "Une bague d'un grand diamant brillant à douze pans d'eau bellissime dit le Cardinal de Richelieu, prisé la somme de vingt mil livres" (il pouvait peser de 12 à 15 carats). Suivaient une bague ornée d'un beau rubis d'Orient et de deux roses aux côtés estimée 1200 livres, une bague d'un rubis d'Orient et de deux diamants de 800 livres, une d'un rubis cabochon en cœur entouré de douze diamants en table estimée 110 livres, une d'un spinelle à huit pans et de six roses, estimée 300 livres, une d'une topaze d'Orient et de six diamants pour 600 livres, une d'un très beau saphir violet et de deux brillants pour 400 livres, une d'un petit saphir et de seize petits brillants pour 50 livres, une d'une émeraude cabochon et de six diamants pour 160 livres, une d'une turquoise de vieille roche avec dix-huit diamants pour 260 livres, puis deux bagues, l'une d'un diamant triangle avec [un morceau] de la Vraie Croix dessous entouré de petits diamants et l'autre d'un diamant plat avec un chiffre dessous, estimées 500 livres et, enfin, dix-huit bagues de toutes sortes de pierres de couleur de peu de conséquence, dont quelques-unes n'avaient que des portraits, et estimées 120 livres.

mardi 8 janvier 2008

Louis XIV à la télévision

Notre recensement des acteurs qui ont interprété Louis XIV ne serait pas complet si nous ne disions pas deux mots de ceux qui ont joué ce rôle à la télévision.
Dans l’ordre : Jean Leuvrais, dans Mademoiselle Molière de Jean-Paul Sassy (1964) ; Michel Pilorgé dans Le château perdu de François Chatel (1973) ; Denis Manuel dans Molière pour rire et pour pleurer (1973) ; Olivier Lefort (Louis XIV enfant), Daniel Mesguich (Louis XIV adulte) dans Le cardinal de Retz de Bernard d’Abrigeon (1975), Paul Barge dans Le Lauzun de la Grande Mademoiselle de Yves-André Hubert (1976) ; Jean-Claude Penchenat dans Molière d’Ariane Mnouchkine (1978), Roger Mollien dans Le pain de fougère d’Alain Boudet (1981), Didier Sandre dans L’Allée du roi de Nina Companéez (1995) ; Raymond Aquaviva dans Julie, chevalier de Maupin de Charlotte Brandstrom (2004); Samuel Theis dans Versailles, le rêve d'un roi de Thierry Binisti (2007).

lundi 7 janvier 2008

Louis XIV au cinéma

Sacha Guitry dans Si Versailles m'était conté

En rédigeant l'article précédent, consacré à Louis XIV, nous nous sommes plongés dans les archives pour savoir quels ont été les acteurs qui ont interprété le souverain à l'écran. Nous n'imaginions pas que la liste était si longue. Elle commence aux débuts du cinéma, en 1904, où pour la première fois le roi apparaît sous les traits de Vincent Denizot dans Le Règne de Louis XIV, de Vincent Lorant-Heilbronn. Cinq ans plus tard, en 1909, c'est René d'Auchy qui l'interprète dans Molière de Léonce Perret. Puis, en 1911, Emile Chautard dans Fouquet, l'homme au masque de fer, réalisé par Camille de Morlhon. En 1935, c'est un Louis XIV jeune que compose Jean Bara dans Jérôme Perreau, héros des barricades d'Abel Gance. Trois ans après, en 1938, dans Remontons les champs-Elysées de Robert Bibal et Sacha Guitry ce sont deux acteurs, cette fois, qui jouent le grand roi : Jacques Erwin est Louis XIV jeune, et Maurice Schutz, Louis XIV âgé.
En 1945, Maurice Escande l'incarne à son tour dans Echec au Roy de Jean-Paul Paulin. Naturellement, dans son merveilleux film Si Versailles m'était conté, qu'il tourne en 1954, Sacha Guitry se réserve le rôle du roi âgé et confie à Georges Marchal celui du roi jeune. L'année suivante, dans l'Affaire des poisons de Henri Decoin, on se souvient à peine de Raymond Gérôme, tout comme de Philippe Noiret qui coiffe lui aussi la couronne dans Les Amours célèbres de Michel Boisrond, tourné en 1961. Henri Decoin, toujours lui, réalise Le masque de fer (1962) et confie cette fois le rôle à Jean-François Poron. Entre 1964 et 1966, dans sa série des Angelique, Bernard Borderie choisit Jacques Toja, de la Comédie Française, qui compose un élégant Louis XIV dans les trois premiers films.
Grand moment de cinéma, en 1966, quand Roberto Rossellini tourne – à l'origine pour la télé – le mémorable La prise du pouvoir par Louis XIV où il confie à un jeune inconnu, Jean-Marie Patte, l'illustre fonction.
Passons sur Le fou du roi d'Yvan Chiffre, en 1984, qui voit Jean Desailly camper lui-aussi le monarque, et Monsieur de Pourceaugnac, l'année d'après, réalisé par Michel Mitrani qui s'est réservé le rôle.
En 1993, Roger Planchon relève le défi avec son Louis, enfant roi, joué par Maxime Mansion, suivi par La fille de d'Artagnan, de Bertrand Tavernier, en 1994, où Stéphane Legros fait une royale apparition.
Un peu plus tard, en 1997, Thierry Lhermitte est un Louis XIV, quasiment chauve, dans Marquise de Vera Belmont. En 2000, c'est un roi plus jeune que joue l'anglais Julian Sands dans Vatel de Roland Joffé, et un autre, plus âgé, qu'illustre Jean-Pierre Kalfon dans Saint-Cyr de Patricia Mazuy. Mention spéciale, au très beau film Le Roi danse de Gérard Corbiau, lui aussi réalisé en l'an 2000, où Benoit Magimel interprète un Louis XIV virevoltant. Dernier en date, Jean de la Fontaine, de Daniel Vigne, tourné en 2007, dans lequel le rôle du monarque a été attribué à Jocelyn Quivrin.

vendredi 4 janvier 2008

Louis XIV et Versailles


Annoncé depuis plusieurs semaines, le documentaire-fiction Versailles, le rêve d’un roi a enfin été diffusé avant-hier sur France 2. Réalisé par Thierry Binisti (co-production Les films d'ici et France 2) durant l'été 2007, il retrace l'histoire de Louis XIV et, parallèlement, toutes les étapes de la construction du château de Versailles.
Spectacle magnifique, décors somptueux, rigueur des informations et des faits historiques, rien n'a manqué à ce film de télévision pour combler le spectateur le plus exigeant.
Il serait mesquin de juger le travail de la créatrice de costumes (Valérie Adda) dont nous ne pouvons que saluer l'excellent résultat, compte tenu des moyens mis à sa disposition. Les costumes royaux, entre autres, ont été reconstitués avec beaucoup de réalisme. Et l'acteur choisi pour incarner le roi, Samuel Theis – dont c'était le premier rôle à la télévision – nous a paru posséder la morphologie de l'illustre monarque. En effet, contrairement à une idée encore largement répandue, Louis XIV était grand, même très grand par rapport à ses contemporains. Il mesurait cinq pieds huit pouces, c'est-à-dire 1,84 m.
Les bijoux, les fameux bijoux du roi. C'est peut-être le seul aspect de ce docu-fiction qui nous a laissé sur notre faim. Tout au long des 90 minutes du film, le comédien qui incarne Louis XIV arbore sur son habit la même plaque de l'ordre du Saint-Esprit, comme si le souverain n'en changeait jamais, et la même épingle de cravate, en faux diamants. C'est trop peu pour illustrer le raffinement dont ce monarque a toujours fait preuve dans le choix de ses bijoux. Mais le plus surprenant, pour nous, a été de découvrir aux doigts de Samuel Theis pas moins de cinq bagues, assez anachroniques d'ailleurs. En réalité, Louis XIV n'en a jamais porté, il suffit d'observer la plupart de ses portraits. D'ailleurs, Saint-Simon le confirme dans ses Mémoires : "Il était toujours vêtu de couleur plus ou moins brune avec une légère broderie, jamais sur les tailles, quelquefois rien qu'un bouton d'or, quelquefois du velour noir. Toujours une veste de drap ou de satin rouge, ou bleue ou verte, fort brodée. Jamais de bague, et jamais de pierreries qu'à ses boucles de souliers, de jarretières, et de chapeau toujours bordé de pont d'Espagne avec un plumet blanc. Toujours le cordon bleu dessous, excepté des noces ou autres fêtes pareilles qu'il le portait par dessus, fort long avec pour huit ou dix millions de pierreries."
On sait que Louis XIV avait une passion pour les pierres précieuses. Il en a acheté pendant toute sa vie. L'inventaire de l'ensemble des diamants et pierreries de la couronne de France, en 1691, permet d'imaginer la splendeur et l'inestimable valeur de sa collection. Parmi ceux-ci, le Sancy, estimé 600 000 livres (qu'il portait généralement au chapeau), le Diamant Bleu, évalué 400 000 livres et le Grand Saphir, 40 000 livres, montés chacun sur un bâtonnet d'or émaillé, dont il se servait comme épingles pour fixer sa cravate de dentelles. Il possédait plusieurs parures de diamants, composées de centaine de boutons, de fleurons, de boutonnières, pour ses vestes et justaucorps, de crochets de joaillerie pour orner ses chapeaux, de boucles pour ses jarretières et ses chaussures. Enfin, le roi avait aussi plusieurs croix de chevalier de l'ordre du Saint-Esprit dont il portait généralement deux exemplaires, l'un accroché sur le côté gauche de son justaucorps et l'autre suspendu à un cordon bleu qui lui barrait la poitrine. C'est sous son règne que ce type de décoration fut exécuté pour la première fois en joaillerie. Une de ces croix, fabriquée en 1663, était composée de 112 diamants, une autre, fournie en 1672, en comptait 120.