Ce soir, le XVIIIe siècle était invité sur France 3, avec Divine Emile, une comédie historique inédite d'Arnaud Sélignac. Tourné en Lorraine au printemps dernier, en décors naturels, ce téléfilm retrace la biographie d'Emilie du Châtelet, maîtresse de Voltaire et rare femme savante de son époque. Léa Drucker interprète avec talent et naturel cette scientifique en jupons du siècle des lumières, tandis que Thierry Frémont est un Voltaire parfaitement crédible.
Dans cette production, les magnifiques costumes créés par Sophie Dussaud ont, en l'occurrence, une place de premier plan qui méritait qu'on s'y attarde. Hommes et femmes – Emilie change souvent de tenues – sont tous habillés avec grand soin. La scène du bal à la cour du roi Stanislas en est la plus belle illustration.
Les bijoux s'accordent parfaitement aux costumes et, dans l'ensemble, on a noté assez peu d'anachronisme. Ne disait on pas, en son temps, que Madame du Châtelet avait "un goût pour les diamants aussi fort que pour les démonstrations d'Euclide !" Aussi, dans la première partie du téléfilm, Emilie porte une rivière de diamants, offerte par son époux, et qu'elle manque de perdre au jeu (pour 200 louis). Elle arbore ensuite un collier de grosses perles (un peu court) maintenu par un ruban, puis un collier de diamants et de perles et, lors du bal, une parure constituée d'une rivière de trois rangs (photo) et d'une grande broche de diamants. On la voit aussi porter une broche avec une pierre rouge et une bague ornée d'une pierre rectangulaire verte. La plupart des autres dames sont parées de colliers de perles et, surtout, de tours de cous décorés de dentelles, de médaillons ou de bouquets de fleurs. Monsieur du Châtelet apparaît, un court instant, vêtu d'un uniforme rehaussé d'une plaque de l'ordre du saint-Esprit en broderie de paillettes et de cannetille.