dimanche 2 juillet 2023

La mode des cordons de montres

  Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle on portait généralement les montres suspendues à des châtelaines. Progressivement, on remplaça ces attaches trop volumineuses par une chaîne ou cordon, plus facile d'emploi, qui permettait de ranger la montre dans un gousset. Vers les années 1780, ont vit commencer la mode - pour les hommes comme pour les femmes - de porter ces cordons par deux (un sur chaque cuisse). Extrêmement suivie dans les années 1785-1789, cette mode perdura pendant la révolution et même après. On plaçait les montres dans deux goussets cousus en haut du jupon ou de la culotte et on faisait pendre les chaînes auxquelles elles étaient attachées le long de la cuisse. On ne rangeait pas que des montres dans ces goussets, parfois aussi des médaillons à portraits ou des régulateurs (montres-boussoles). Ces cordons de montres étaient extrêmement variés : en or, en argent, en graines bleues des Indes (avec des olives d'acier taillées à facette), en rubans de satin ou de cuir de différentes couleurs (liés par des boucles d'or ou d'acier). A l'autre extrémité de chaque cordon pendaient généralement trois ou quatre breloques en or ou en argent (cachet, clef, clef-cachet, etc.).



Montres, cordons de montres et breloques (Collection Bijouterie du Spectacle)

Sans doute le seul point commun entre Marie-Antoinette et Robespierre, tous deux ont sacrifié à la mode de leur époque en portant deux cordons de montres.
A gauche, Marie-Antoinette peinte en 1785 par Adolf Ulrich Wertmüller.
A droite, Robespierre peint en 1791 par Labille-Guiard.