La Bijouterie du Spectacle est une société culturelle qui prolonge l’histoire de l’association La Biographie du Spectacle et de sa publication La Lettre des Comédiens dont les activités ont pris fin en 2000. Elle est chargée de la conservation d’une des plus importantes collections privées de bijoux de scène et de cinéma. Elle s’est fixée également d’autres missions : étudier l’histoire des bijoux, notamment ceux de théâtre, accroître et restaurer ses collections, organiser des expositions. Elle gère en outre un ensemble de bijoux disponibles à la location.

mercredi 8 janvier 2020
jeudi 24 octobre 2019
Un collier de la Toison d'Or de théâtre aux enchères
dimanche 17 février 2019
Histoire d'une fausse Toison d'Or
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Depuis mars 2014 le Flipje and Streekmuseum de Tiel, en Hollande, était très fier de présenter à ses visiteurs une toison d'or du XVIe siècle en or massif. Exposée sous très haute sécurité et assurée pour 100.000 € elle constituait, du fait de sa rareté, une des pièces maîtresses de ce musée. C'est son propriétaire, un généreux collectionneur américain, qui avait spontanément décidé de la prêter au musée, tout en assurant qu'elle avait déjà été montrée en 2010 et expertisée par Morton & Eden à Londres. Selon lui, cette toison d'or aurait été exhumée à Tiel, en 1970, lors de fouilles effectuées dans les fondations d'une vieille demeure. Tous ces éléments ont même permis de supposer que ce précieux bijou aurait pu appartenir au chevalier Claes Vijgh et daté plus précisément de 1559.
Or, il y a quelques mois, en examinant plus attentivement la toison, Johan Langelaar, de la société ArcheoCare (spécialisée dans la restauration et la conservation d'objets en métaux anciens), remarqua qu'elle présentait de curieuses taches à sa surface. Ce qui était inconcevable si l'objet avait été réalisé dans un métal précieux comme l'or. En y regardant de plus près, il s'aperçut que la toison était beaucoup trop légère pour être en or massif. Le pendentif fut alors confié à l'Agence du patrimoine culturel qui, après des analyses approfondies, conclut qu'il était en laiton recouvert d'une fine couche de dorure. Non seulement il n'était pas en or mais, de surcroît, semblait avoir été fabriqué à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle.
Grâce à l'énergie et à la ténacité de Karin Abelskamp, archéologue, co-fondatrice de la société ArcheoCare, l'enquête sur l'origine de la toison allait rapidement progresser. En surfant sur le net elle découvrit que la toison prêtée au musée avait une ou peut-être plusieurs sœurs jumelles localisées en France. En l'occurrence dans les collections de la Bijouterie du Spectacle, à Paris. C'est ainsi qu'à l'automne 2018 elle prit contact avec nous et réussit à nous convaincre de lui confier une de nos pièces. Une première pour notre société qui n'a pas pour habitude de faire voyager aussi loin ses bijoux les plus anciens. L'expédition ne fut pas sans soucis. Le colis postal contenant notre toison fut bloqué dès son arrivée aux Pays-Bas - vraisemblablement par la douane de ce pays - et resta ainsi en transit pendant près de trois semaines. Enfin, quand le paquet fut parvenu à destination les chercheurs purent comparer les deux toisons et affirmer, d'une façon certaine, qu'elles étaient identiques et de la même époque.
Une conférence de presse a été organisée le 14 février dernier, au cours de laquelle toute l'histoire de la découverte de cette fausse toison d'or a été rendue publique. A cette occasion, pour la première fois les deux bijoux ont été présentés côte à côte, démontrant à l'évidence leur parenté.
Nous aurons l'occasion de revenir sur les tribulations des différentes toisons d'or que possède la Bijouterie du Spectacle. Nous en avons de plusieurs types. Mais celle dont il est ici question a un parcours bien connu. Il s'agit d'une pièce réalisée autour des années 1880-1910 par la société Le Blanc-Granger & Gutperle. Maison plus que centenaire (fondée en 1824), cette dernière a cessé toutes ses activités dans la seconde moitié du XX siècle, nous laissant tout ce qui restait de ses productions. Grâce à Stefan Stern, un collectionneur passionné qui a sauvé une partie du fonds des dessins préparatoires de ce fabriquant, nous avons même pu retrouver le dessin qui a servi de modèle pour la création de cette toison.
Maxime Jourdan
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Collection Grafische Sammlung Stern |
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Collection Grafische Sammlung Stern
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vendredi 23 novembre 2018
Grandes manœuvres dans le monde de la location de costumes
Après l’acquisition de plusieurs compagnies européennes de
location de costumes, l’entreprise espagnole Peris Costumes vient d’ajouter un nouveau fleuron à sa couronne :
la Jewel House. L’une des dernières sociétés
de location de bijoux de théâtre, de cinéma et de télévision *. Installée à
Rome, la Jewel House a été créée en
avril 2009 par les costumiers Carlo Poggioli, Serafino
Pellegrino et Simona Falanga, qui eux-mêmes avaient racheté et sauvé de la
dispersion la société L.A.B.A. fondée à la fin des années soixante par
l’acteur/bijoutier Nino Lembo (1913-1987). Elle possède une collection d’une
indiscutable valeur, constituée d’environ 15.000 pièces allant de l’antiquité jusqu’à
l’époque moderne. La Bijouterie du
Spectacle n’ignorait pas que depuis plusieurs années les dirigeants de la Jewel House étaient à la recherche d’un repreneur.
Il y a trois ans nous avions même été approchés par Serafino Pellegrino pour
que nous lui fassions une offre d’achat. Son souhait était que les trésors
accumulés par la Jewel House ne soient
pas dispersés et qu’ils puissent demeurer en Europe. Mais ces discussions étaient
restées sans suite. Finalement, en juin dernier, ce qui n’était encore qu’une
rumeur, était confirmé : Peris
Costumes annonçait qu’il venait de racheter la Jewel House. Une belle prise de guerre pour la société espagnole
qui pouvait dès lors se féliciter de l’élargissement de son catalogue à la
location de bijoux. Rachat suivi trois mois plus tard, le 12 septembre, par le
transfert de la totalité du stock de la Jewel
House à Madrid. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Est-ce un
avantage ou une contrainte supplémentaire pour les costumiers français ? Les
retours d’expérience des uns et des autres nous permettront sans doute d’y voir
plus clair dans les mois à venir.
Au-delà de la migration de la Jewel House vers l’Espagne,
c’est la restructuration du monde de la location de costumes, menée à marche
forcée par l’actuel directeur de Peris Costumes, qui suscite bien des
interrogations. Il y a à peine six ans le nom de Javier Toledo Maigne était totalement
inconnu des costumiers français. Licencié en économie et droit de l’Université
ICADE de Madrid, titulaire d’une maîtrise en administration des affaires, il a
d’abord travaillé au sein de grands groupes internationaux avant de fonder, en
1993, la société OKI Systems Ibérica, filiale de l’entreprise japonaise de
fabrication d’imprimantes OKI. Pendant près de vingt ans, il y a exercé les
fonctions de directeur général et de président exécutif. Que s’est-il passé en
juillet 2012 ? Si l’on en croit la presse, la découverte d’irrégularités
dans la comptabilité d’Oki Systems Ibérica aurait eu pour conséquences la
suspension immédiate de son directeur, son remplacement par un administrateur
japonais, et l’ouverture d’une enquête interne. Toujours est-il que c’est le
moment que choisit Javier Toledo Maigne pour quitter le groupe OKI et entamer
une reconversion spectaculaire. Point n’est besoin d’être du
« sérail » pour éprouver, même sur le tard, une passion sincère pour
les costumes
Sans plus attendre, dès septembre 2012 Javier Toledo Maigne rachète
Péris, une société de fabrication et
de location de costumes, installée à Madrid, dont les origines remontent au
XIXe siècle. En Europe, la Grande-Bretagne en tête, environ une quinzaine
d’entreprises se partagent la plus grande partie du marché de la location de
costumes. Le nouveau directeur de Péris n’entend pas en rester là. Très vite il
met en œuvre une stratégie d’expansion ambitieuse. C’est ainsi qu’il fait encore
l’acquisition d’une société au Portugal, puis d’une autre en Hongrie, en même
temps qu’il signe des accords de partenariat avec des compagnies de location
allemandes et polonaises. Naturellement, il s’intéresse aussi à la France. En
juin 2017, il commence par créer à Biarritz, Peris Costumes France SARL, une société commerciale sans activité
connue, aux allures de simple adresse fiscale. Mais ce n’est pas suffisant pour
le dirigeant espagnol qui cherche à nouer une alliance plus avantageuse pour Péris costumes. Contre toute attente, Euro-costumes dirigé par Pascale
Bourtequoi se laisse convaincre et les deux entreprises peuvent annoncer, dès
cet été, la création en commun d’une nouvelle structure intitulée Les Costumes de France. En unissant leurs
compétences, leurs capacités de fabrication et leurs stocks respectifs, les
deux associés ne cachent pas leur volonté de conquérir une bonne part du marché
français.
Maintenant que Péris Costumes s’est implanté en France, qu’il contrôle plusieurs
sociétés de location de costumes européennes et qu’il a étendu ses activités à
la location de bijoux, que lui reste-t-il à conquérir ? N’y a-t-il pas un
risque à voir s’établir un groupe dominant qui s’imposerait sur le marché en
proposant des locations à petits prix aux directeurs de production ?
Quitte à relever ses tarifs quand il aurait éliminé tous ses concurrents. Le
poste de créateur/costumier n’est-il pas, à terme, menacé de disparaître dès lors
qu’il suffirait aux producteurs de s’adresser directement à ce loueur principal
pour obtenir, moyennant un budget global, tel ou tel lot de vêtements prêt à
l’emploi ? Qu’importe si quelques costumières ou costumiers ont déjà cédé
aux sirènes madrilènes, considérant sans doute qu’il n’y a plus en France de
loueurs dignes de ce nom. Et si tel était le cas, pourquoi les Costume
Designers britanniques et américains sont-ils de plus en plus nombreux à venir
louer chez nous ?
Devant cette situation inédite, aux conséquences
problématiques pour l’avenir des sociétés de location de costumes et des
costumiers français, on se prend à rêver d’une prise de conscience collective
où l’intérêt général, pour une fois, l’emporterait sur nos pratiques hélas trop
souvent individualistes. Car n’oublions pas que nous sommes les maillons de la
même chaîne et que nous dépendons les uns des autres. Nos métiers liés au
costume, qui rassemblent une somme incroyable de talents et de savoir-faire, constituent une magnifique « exception
culturelle » qu’il faut défendre et préserver coûte que coûte.
Maxime Jourdan
* Conséquence de ce rachat, la Bijouterie du Spectacle est désormais la seule, en Europe, à se
consacrer exclusivement à la location de bijoux de spectacle. Fondée en 2005,
elle dispose d’une collection d’environ 4000 pièces.
jeudi 15 novembre 2018
Une nouvelle affaire du collier de la reine ?
En dehors d’une expertise sérieuse qu’on aimerait voir, Sotheby’s s’appuie sur les mémoires de Madame Campan, la première femme de chambre de la reine, qui raconte comment tous les bijoux de la souveraine furent expédiés clandestinement à Bruxelles en 1791. C’est peu comme preuve de son illustre origine.
Il se trouve que depuis plusieurs années je travaille précisément à un ouvrage consacré aux bijoux de Marie-Antoinette. Une œuvre d’historien basée essentiellement sur des archives publiques. C’est dire si cette question me passionne et m’autorise à faire valoir une assez bonne connaissance de tout ce qui concerne le contenu des écrins royaux. Je verse donc au dossier une pièce essentielle : le procès-verbal de l’ouverture de la cassette de la reine, le 9 février 1794, à Bruxelles, à 10 heures du matin, en présence de l’archiduc Charles-Louis d’Autriche (frère de l’empereur François 1er), du comte Florimont-Claude de Mercy-Argenteau (à qui Marie-Antoinette avait confié le soin de la mettre en lieu sûr), et du baron Henri Charles de Muller Hornstein (dernier secrétaire d’Etat et de guerre des Pays-Bas autrichiens). Ce procès-verbal est accompagné d’un inventaire détaillé de tous les bijoux contenus dans cette cassette, en l’occurrence une simple boite en bois, au couvercle cloué et scellé, enveloppée dans une toile cirée noire. Quel émerveillement que la lecture de cette liste qui détaille, une à une, toutes les pierreries, parures et perles de la reine. Il serait trop long d’en faire ici l’inventaire exhaustif. Disons seulement qu’on y trouve une pièce de corps, divers colliers, esclavages, girandoles, chatons, médaillons, bracelets, gerbes, montre, boucle de ceinture. Le tout en diamants de différentes tailles. De plus une parure de diamants et rubis (collier, esclavage de quinze pièces, girandoles, nœuds, anneaux, pompons, bracelets, montre, rosettes, œillet), une autre parure d’émeraudes et de diamants (chaine de montre, glands, paire d’anneaux, aigrette, cœur, rosettes), ainsi qu’un certain nombre de boucles et agrafes de corset, chatons, boucles d’oreilles, tous décorés de diamants. Il n’y a que six bagues : quatre ornées de diamants et deux de saphirs. Enfin, différents bijoux composés de perles : une montre, un médaillon, une grande barrière de trois rangs, deux colliers de deux rangs, un anneau, une paire de bracelets de quatre rangs, une boucle de ceinture et 45 perles isolées contenues dans un papier. Seuls deux glands en diamants, cités dans l’inventaire, n’ont pu être retrouvés dans la boite. Et le fameux pendentif en diamants avec sa grosse perle-poire vendue par Sotheby’s ? A l’évidence il n’apparait pas dans cette liste, du moins sous son aspect actuel. On pouvait s’en douter. Voilà qui n’est pas de nature à nous conforter sur l’origine royale de ce bijou.
samedi 3 novembre 2018
La broche-nœud de Kensington
Dans nos collections cette réplique de
la Kensington Bow Brooch de la reine Elizabeth. Réalisée par la Maison Collingwood & Co et offerte en
1893 par les habitants de Kensington, en cadeau de mariage, à la future reine Mary.
La reine Elizabeth en a hérité en 1953 et la porte souvent, comme sur la photo ci-dessous lors des obsèques de sa mère, en 2002.
Cette broche est uniquement disponible à la location
Kensington Bow Brooch
jeudi 25 octobre 2018
La dernière montre de Marie-Antoinette
Dans quelques
jours débute à Bruxelles le tournage d’un docu-fiction en deux parties intitulé Ils ont jugé la reine. Réalisée par Alain Brunard cette
co-production franco-belge est centrée sur le procès de Marie-Antoinette en
1793. Voici un extrait de présentation du film par la production : Il n’aura fallu que trois jours et deux nuits – du 14 au 16 octobre 1793
– pour juger, condamner et exécuter celle qui fut la dernière reine de France.
Mais l’issue était connue d'avance, fruit de tractations politiques et de
luttes de pouvoir. Grâce à des documents longtemps cachés, d’une valeur
historique indéniable – Les documents secrets du procès de
Marie-Antoinette – récemment découverts, le film révèle comment, pourquoi
et dans l’intérêt de qui le procès a été truqué.
Le tournage se
déroulera pendant tout le mois de novembre et cette fiction sera livrée en
avril 2019 pour être diffusée sur Arte. Le chef costumier est Joaquin Balabriga
et Marie-Antoinette sera interprétée par Maud Wyler.
Voici
quelques-uns des bijoux que nous avons réalisés pour ce film, notamment une réplique
d’une montre Bréguet en or, à répétition, avec son cordon et ses breloques. La
reine en avait fait l’acquisition le 4 septembre 1792 pour remplacer celle
qu’elle s’était fait voler le 10 août sur le trajet entre le palais des
Tuileries et l’Assemblée Nationale. Montre qui sera d’ailleurs confisquée par
le Département de police de la Commune de Paris, un mois avant son procès, le
10 septembre 1793.
lundi 21 mai 2018
Versailles, l'ultime saison
L'ultime saison de Versailles (dix épisodes) est diffusée sur Canal+ depuis le 23 avril.
Louis XIV (George Blagden) portant le Grand Collier de l'Ordre du Saint-Esprit
Les bijoux loués pour la série Versailles
dimanche 1 avril 2018
dimanche 25 mars 2018
jeudi 15 février 2018
vendredi 12 janvier 2018
Vente des répliques des joyaux de la Couronne britannique
Le 17 janvier prochain la maison Sotheby's, à Londres, mettra en vente un lot de répliques de bijoux de la couronne britannique. Fabriqués dans les années 1950, tous ces objets sont en métal doré, en verroterie et pâte de verre, en fausses perles et en fausse fourrure.
L'ensemble se compose de cinq sceptres, cinq couronnes, cinq épées, une masse, la Sainte-ampoule contenue dans une reliquaire en forme d'aigle, la cuillère d'onction, deux bracelets de "sincérité" et de "sagesse", le globe royal ou orbe.
L'ensemble est estimé entre 5000 et 7000 livres.
samedi 30 décembre 2017
jeudi 19 octobre 2017
Artisans de la Scène
L’exposition Artisans de la scène au Centre
National du Costume de Scène, à Moulins, a débuté le 14 octobre 2017 et s’achèvera
le 11 mars 2018. La Bijouterie du Spectacle [entre autres] y expose quelques-unes
de ses plus belles pièces.
vendredi 13 octobre 2017
Bijoux de la série "Versailles"
Le tournage marathon de la série « Versailles », commencé en mai, vient de s’achever. Il a duré cinq mois ! Les prises de vue ont toutes été réalisées en région parisienne : studios de Bry-sur-Marne, château de Versailles, château de Vaux-le-Vicomte, château de Champlâtreux, château de Lesigny…
Après ce long voyage dans le temps, tous les bijoux fournis par la « Bijouterie du Spectacle » sont revenus à Paris pour y passer l’hiver, bien au chaud dans leurs écrins.
samedi 23 septembre 2017
mercredi 30 août 2017
lundi 14 août 2017
Coffre au trésor
Coffre au trésor réalisé pour le film Un peuple et son roi
actuellement en tournage
sous la direction de Pierre Schoeller.
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