Depuis le 5 janvier 2016,
le Musée de Minéralogie MINES ParisTech (60 boulevard Saint-Michel
75006 Paris) propose au grand public trois nouvelles vitrines consacrées à des
pierres taillées provenant des Joyaux de la Couronne de France. Cette
exposition permanente, réalisée avec le soutien de la Maison Riondet, permettra
de découvrir des topazes roses et des améthystes extraites de parures de
l’Impératrice Marie-Louise ainsi que des suites d’émeraudes de la Couronne
Impériale de Napoléon III. Toutes ces gemmes proviennent de gisements comptant
parmi les plus célèbres de la planète (les émeraudes de Muzo, en Colombie, les
améthystes de Sibérie et les topazes roses, également appelés « Rubis
du Brésil », du Minas Gerais au Brésil), dont certaines pièces n’ont pas
été exposées depuis presque cent-trente ans.
La collection des Joyaux de la
Couronne puis de l’Empire de France n’a cessé de s’enrichir depuis 1530. Ces
gemmes extraordinaires sont serties dans des bijoux de haute-joaillerie,
formant des parures de colliers, bracelets, diadèmes… ou sont montées sur des
couronnes ou des épées de sacre. Sous la IIIème République, l’État prend
la décision de vendre son trésor national pour se débarrasser d’un symbole de
la monarchie. Les joyaux sont dispersés en 1887 lors d’une vente aux enchères.
Cependant, la commission d’experts, chargée de cataloguer et d’évaluer la collection,
recommande de donner des pièces, qu’elle juge historiquement et
minéralogiquement importantes, à trois grandes institutions françaises :
le Musée du Louvre, le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et l’École
des mines de Paris (MINES ParisTech).
Ces suites d’émeraudes de deux tailles différentes étaient serties sur la Couronne de Sacre confectionnée par Lemonnier pour Napoléon III en 1855. Quarante-deux émeraudes sont présentées au sein de l'exposition. Elles proviennent des célèbres mines d'émeraudes de Muzo en Colombie
Ce rang de boules d’émeraudes est rentré dans la collection des Joyaux de la Couronne entre l’inventaire de 1791 et celui de 1811. Ces gemmes proviennent probablement de saisies révolutionnaires. Cette taille en boule est rare pour des émeraudes et contribue à leur caractère exceptionnel. Tout comme les émeraudes précédentes, ces gemmes proviennent de Muzo en Colombie.
Ces gemmes violettes rares au XIXe siècle proviennent d’une parure de 235 améthystes confectionnée par François-Regnault Nitot pour l’Impératrice Marie-Louise. Louis XVIII les fait dessertir de leur parure et la plupart seront ainsi conservées dans les Joyaux de la Couronne. En 1887, la majorité des améthystes non montées est donnée à l’École des Mines tandis que 12 sont déposées au Muséum National d’Histoire Naturelle. Ces améthystes proviennent vraisemblablement de la région de l'Oural en Russie.
Une grande série de topazes a été acquise par Napoléon Ier pour créer la parure de « Rubis du Brésil » de l’Impératrice Marie-Louise. Les pierres non montées sont inventoriées en 1811 et données principalement à l’École des Mines en 1887. À présent, certaines de ces gemmes sont présentées au public dans le Musée de Minéralogie et également au Muséum National d’Histoire Naturelle à l’occasion de l’exposition « Trésors de la terre ». Elles proviennent d'Ouro Preto dans la région de Minas Gerais au Brésil.
Quelques topazes roses appelées "Rubis du Brésil",
parmi les nombreuses achetés pour la Couronne de France par Napoléon I.
Beaucoup de ces topazes serviront à fabriquer la parure de "Rubis du
Brésil" de l'Impératrice Marie-Louise. Les topazes non montées resteront
dans la collection des Joyaux, jusqu'à leur don en 1887 à l'Ecole des Mines et
au Muséum. 48 topazes appartiennent maintenant à la collection du Musée de
Minéralogie MINES ParisTech.