dimanche 4 décembre 2011

Une robe de l'impératrice Joséphine vendues aux enchères


Aujourd’hui, dimanche 4 décembre, à Fontainebleau, la maison de ventes Osenat organisait une vente aux enchères consacrée à l’Empereur Napoléon et au Premier Empire.

Le clou de cette vente était une exceptionnelle robe de bal destinée à l’impératrice Joséphine. Cette pièce majeure, estimée entre 60.000 et 80.000 euros, a finalement été adjugée à un collectionneur privé français pour 125.000 euros, ce qui constitue une sorte de record mondial pour un vêtement d’apparat.

Cette robe est l’œuvre des Ateliers Picot-Brocard, fondés à Paris en 1775 par Augustin Picot, fermés depuis plusieurs années. Ceux-ci étaient réputés pour la qualité de leurs broderies et pour leurs prestigieux clients. Cette Maison a réalisé, entre autres, le manteau de sacre de Louis XVI, dessiné et brodé les tenues du Premier Consul, les costumes du sacre de Napoléon et de Joséphine, puis leurs habits de cour, sans compter des pièces aussi diverses que les drapeaux des armées impériales ou les trônes des Tuileries et de Fontainebleau.

Voici sa description dans le catalogue de la Société de ventes Osenat (lot 147) : « Robe en satin blanc avec traîne à plis d'ampleur, décolletée carré, manches courtes bouffantes. Jupe à décor de hautes quilles alternées de tailles inégales prenant naissance dans la bordure du bas et venant mourir vers la taille. Entre chaque quille, sur la bordure du bas, une feuille dressée. Sur les manches bande double de navettes d'argent rappelant les quilles. Au corsage, broderies vermicelle en perles d'argent sur tulle de soie, rapportée. Contre bordure au bas de la jupe en vermicelle de perles d'argent sur tulle de soie rapportée également. Agrémentée de broderie de perles argentées, navettes, perles rondes et facettées, cabochons et petites perles de verre, enrichies de lamé d'argent et de paillettes d'argent. Finition du bas par effilé d'argent. »


Avec son décolleté carré, ses manches courtes bouffantes et sa traîne à plis, ce vêtement paraît être plutôt une robe de bal ou de soirée qu’une robe de cour. L’impératrice avait dû la retourner chez Picot, afin de la faire reprendre, et a sans doute oublié d’envoyer quelqu’un la rechercher. Cependant, cette magnifique pièce n’est pas une découverte, elle a déjà été exposée au Metropolitan Museum de New York, en 1990, à l’occasion de l’exposition The Age of Napoleon. Costume from Revolution to Empire.
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vendredi 2 décembre 2011

Costume de cour au XVIe siècle



A l’occasion de la sortie du numéro spécial n°174 de la Revue de l’Art «Costume de cour au XVIe siècle», les Editions Ophrys organise une table ronde, mercredi 7 décembre, à 18 heures, à l’Institut national d’histoire de l’art, salle Vasari (2 rue Vivienne 75002 Paris).
Intervenants : Isabelle Paresys, Margaret McGowan, Olivier Renaudeau et Monique Chatenent. Auteurs présents : Murielle Gaude-Ferragu, Michèle Bimbenet-Privat, Maria Hayward, Alexandra Zvereva, Tiphaine Gaumy.

revuedelart@inha.fr

mercredi 9 novembre 2011

Vente des costumes de la boutique de location Ailes de nuit


Ceux qui connaissent Monika Mucha, styliste et costumière dotée d’une personnalité attachante et d’un bel accent «germanique», seront un peu tristes d’apprendre que cette passionnée de théâtre a décidé de replier définitivement les Ailes de nuit, sa boutique de la rue la Rochefoucauld, à Paris (9ème). Encore un lieu magique qui disparait. Mais, avant de s’envoler vers le Sud-ouest (elle conservera quand même un pied-à-terre à Paris), la maîtresse des lieux a décidé de liquider son stock de costumes et accessoires de théâtre et de spectacle.

Du 2 au 15 novembre 2011, la boutique est ouverte à tous ceux qui souhaitent acheter toutes sortes de tenues « de la guerre du feu à la guerre des étoiles ». Pour les femmes, des robes du moyen-âge, de la renaissance, du XVIIIème siècle, du premier et du second empire (crinolines, redingotes), mais également des pièces uniques, des robes couture et haute couture (années 20, 30, 60 70 et 80), ainsi que divers costumes de scène, gala et music hall. Pour les hommes, outre des vêtements médiévaux, de la renaissance et du XVIIIème siècle, on trouvera des smokings, queues de pie, des uniformes du premier et du second empire (dont quelques pièces d’époque) et des costumes des années 20, 30, 60 et 70. Sans oublier de multiples accessoires tels que coiffes, chapeaux toutes époques, chaussures, masques vénitiens, perruques (en vrais et faux cheveux), bijoux et mercerie (galons, tissus, perles, dentelles anciennes, plumes et boutons…).



58 rue La Rochefoucauld 75009 Paris
Tél. 01 49 95 04 42
mardi, jeudi, vendredi, samedi de 11h à 19h, mercredi de 15h à 20h. 
Il est conseillé de prendre rendez-vous au préalable.

mardi 8 novembre 2011

Les bijoux de théâtre en 1914



Les bijoux de théâtre constituent un sujet rarement évoqué dans les publications d’hier comme d’aujourd’hui. Aussi, l’article que nous reproduisons ci-dessous, extrait de l’édition de 1914 de l’Almanach pratique illustré du Petit Parisien *, est un témoignage précieux sur cet artisanat aujourd’hui quasiment disparu :

Les bijoux jouent un rôle très important dans les pièces à grand spectacle : féeries, ballets, pièces historiques et de couleur exotique. Ils sont le complément indispensable et l'ornement du costume. C'est une industrie toute spéciale et bien curieuse que celle de la fabrication des bijoux de théâtre et qui s'exerce tout à fait en dehors des théâtres eux-mêmes.
Certains quartiers de Paris, le faubourg du Temple en particulier, abritent un grand nombre d'orfèvres singuliers à qui rien de l'art ancien, de celui du moyen âge et en général de tous les pays et de toutes les races du monde n'est étranger, qui excellent à transformer en pierres fines les plus vulgaires verroteries et à rendre précieux les métaux les plus dénués de valeur. Travaillée avec le plus grand art, la camelote qui sort de leurs mains expertes est métamorphosée en autant de joyaux de la plus grande richesse. Ce sont les fabricants de bijoux de théâtre et leur apparente contrefaçon bénéficie très heureusement de la complicité de l'illusion scénique.

 

Les plus grands théâtres possèdent de très complètes collections de bijoux de tous les âges et de tous les pays, les plus variées aussi, et l'on y trouve réunis colliers, bracelets, bagues, ceintures, diadèmes, boucles et pendentifs de tous les styles. On peut, en examinant ces collections, prendre une remarquable leçon d'histoire et d’art tout à la fois. Car les bijoux, produits brillants de l'industrie de l'homme, sont les plus sûrs témoins de son état de civilisation aux différentes époques.
Deux choses sont remarquables dans le bijou de théâtre : une apparence de matière précieuse et rare el la manière plus ou moins artistique dont elle a été mise eu œuvre. A ce point de vue, les collections dont nous parlons ont l'intérêt de véritables musées et l'on y peut faire remonter les recherches jusqu'à l'antiquité qui eut, on le sait, une véritable passion pour les bijoux, dont elle parait même ses morts. Nous y retrouvons ces dents, ces coquilles, ces pierres perforées et travaillées qu'ont livrées les tombes préhistoriques et qui sont les premiers spécimens des bijoux; ces objets de parure en or, en argent, en bronze ou en ambre, vestiges de l'époque où l'homme, ayant découvert les métaux, dédaigna les matières primitives pour façonner les objets précieux.
L'on y découvre encore ces bijoux remarquables par leur élégance et leur art délicat qu'ont laissés les Égyptiens, les Grecs et les Etrusques; ces joyaux d'or travaillé, étoilés de pierreries qu'aimaient les Romains et à qui l’art byzantin sut donner une richesse inouïe et tous ces admirables modèles des parures orientales : colliers persans ou chinois, bracelets hindous ou javanais, bracelets et diadèmes mauresques, ceintures turques ou arabes.
On peut, tout comme au Louvre, trouver au Châtelet ou à l'Opéra les plus rares exemplaires des bijoux merveilleux que produisit la période gothique, des œuvres d'art de la Renaissance où la grâce de la composition s'allie à l'harmonie des émaux colorés, des joyaux des XVIe et XVIIe siècles, superbement enrichis de gemmes inconnues et où l’on voit apparaître pour la première fois les diamants et les émeraudes, parce que cette époque vit à la fois se créer l'art de tailler les pierres précieuses et se nouer des rapports plus suivis avec l'Orient. On y retrouve les admirables modèles de la joaillerie du XVIIIe siècle, qui attestent que cet art atteignit alors en France son apogée, et les lourdes imitations des bijoux antiques de la Révolution, de l'Empire, de la Restauration, voire de l'époque romantique.
Certains grands acteurs, les actrices surtout, préfèrent ne pas s'adresser au magasin du théâtre pour y trouver les bijoux qui leur sont nécessaires. Il arrive souvent qu'ils possèdent toute une collection personnelle de ces bijoux, d'un travail plus soigné, d'un art plus délicat. Ils procèdent ainsi surtout pour leurs costumes qui, souvent, leur appartiennent en propre et constituent ce qu'on appelle leur garde-robe de théâtre, D'une manière plus précise, ce terme désigne la collection de costumes, bijoux, coiffures, chaussures, etc., qu'un acteur doit posséder pour tenir son emploi. 



A ce point de vue, il est curieux de remarquer que, tandis qu'à Paris, tout ce qui rentre dans le costume proprement dit doit être fourni à l'artiste par l'administration du théâtre auquel il appartient et reste à la charge de celle-ci, l'artiste n'ayant à pourvoir qu'aux dépenses des toilettes dites «de ville», l'acteur de province dont la situation est singulièrement plus modeste est obligé de se fournir lui même tous les costumes, tous les habillements nécessaires à son emploi. Par une inconcevable anomalie, l'acteur, en province, est tenu d'avoir une garde-robe complète. Et si l'on songe qu'un seul théâtre provincial joue les pièces de genres différents qui sont représentées sur la plupart des théâtres de Paris, on se rendra compte du nombre et de la variété des costumes qu'un acteur y peut elle appelé à revêtir: antiquité, moyen âge, Renaissance, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, époque révolutionnaire, uniformes militaires, costumes de tous les pays, etc., avec les accessoires spéciaux nécessaires à chacun d'eux, tels que bijoux, chaussures épées armures, cottes de mailles, perruques, coiffures et le reste. Aussi la garde robe d'un comédien consciencieux et épris de son art doit-elle être pour lui l'objet de frais assez considérables et de soins incessants.
Jadis, nos acteurs étaient plus privilégiés. Ceux d'entre eux qui avaient des protecteurs puissants à la cour n'hésitaient pas, le cas échéant, à s'adresser à quelqu'un de ceux-ci pour en obtenir un allégement à la dépense où les contraignait le soin de leur garde-robe qui, alors, était toujours à leur charge. Les autres obtenaient une indemnité destinée à payer les frais des ajustements qui leur étaient nécessaires. Les artistes modernes sont à ce point de vue plus privilégiés que leurs aînés. Il est rare qu'ils doivent fournir eux-mêmes les accessoires de toilette dont ils ont besoin. En général, le magasin du théâtre suffit à tout.


* Pages 34 à 37 d’un article intitulé Comment on monte une pièce de théâtre. Nous publions aussi les illustrations (avec leurs commentaires) qui accompagnaient ce texte.

vendredi 10 juin 2011

4ème festival Cinéma et Costume


Du 16 au 19 juin, pour la quatrième année consécutive, le festival international Cinéma et Costume se déroulera à Moulins. A travers une vingtaine de films, la plupart inédits, cette manifestation sera l’occasion de souligner l’importance des costumes au cinéma, que le film soit d’époque ou contemporain.
A côté des six films en compétition, des documentaires et des œuvres hors concours, représentant une dizaine de pays, le festival proposera cette année encore des projections et des rencontres avec plusieurs acteurs et réalisateurs.

Un hommage spécifique sera rendu à la créatrice de costumes Catherine Leterrier. Née le 26 octobre 1942 à Aix-les-Bains, en Savoie, cette dernière est la sœur de l’ancien premier ministre Laurent Fabius et l’épouse du réalisateur François Leterrier. Depuis Projection privée de François Leterrier, en 1973, jusqu’à Les Yeux de sa mère de Thierry Klifa, sorti en mars dernier, elle a participé à la réalisation des costumes de près de quatre-vingts films. Notamment Tendre Poulet (Philippe de Broca), Mon oncle d'Amérique (Alain Resnais), Les Uns et les Autres (Claude Lelouch), La Passante du Sans-Souci (Jacques Rouffio), Édith et Marcel ( Claude Lelouch), La vie est un roman (Alain Resnais ), La Crime (Philippe Labro), Papy fait de la résistance (Jean-Marie Poiré), Mélo (Alain Resnais), La Révolution française (Robert Enrico), Milou en mai (Louis Malle), Les Visiteurs ( Jean-Marie Poiré), Jeanne d'Arc (Luc Besson), Palais royal (Valérie Lemercier), Coco avant Chanel (Anne Fontaine). Elle a été récompensée par deux Césars des meilleurs costumes. Le premier pour Jeanne d’Arc, en 2000, et le second pour Coco avant Chanel, en 2010 (qui lui a valu également une nomination aux Oscars). La projection de ce dernier film, durant le festival, permettra au public de la rencontrer.

Cette année, le jury sera présidé par le réalisateur Daniel Vigne (originaire de Moulins), à qui l’on doit, entre autres, l’inoubliable Retour de Martin Guerre, en 1982.

jeudi 5 mai 2011

Les costumes de la série « Rani » sont à vendre


Au terme d’un tournage de trois mois en Inde puis d’un mois en Périgord, Arnaud Sélignac vient d’achever la réalisation de Rani, une série en huit épisodes de cinquante-deux minutes qui sera diffusée sur France 2, à l’automne prochain. Dotée d’un budget de 14 millions d’euros, cette saga historique est une adaptation d’une bande dessinée de Van Hamme et Alcante. L’histoire débute en 1743, quand Jolanne de Valcourt (interprétée par Mylène Jampanoï), piégée par son exécrable demi-frère, Philippe (joué par Jean-Hugues Anglade), accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, est déportée en Inde. Tandis que français et anglais s’affrontent pour la possession de ce sous-continent, la jeune aristocrate parviendra à s’évader et connaîtra de multiples aventures, mêlées de violence, de passions et d’amour.
La production Son & Lumière a fait appel à David Belugou pour créer les quelques 1500 costumes nécessaires pour cette fiction. Pratique tout à fait exceptionnelle, aussitôt la fin du tournage, cette société a eu l’heureuse initiative de mettre en vente l’intégralité des vêtements réalisés spécialement pour Rani. D’ores et déjà, tous ceux qui souhaitent les acquérir, qu’ils soient professionnels ou particuliers, peuvent en avoir un aperçu sur le site de Son & Lumière ou prendre rendez-vous pour venir les voir directement, au siège de la Production, à Neuilly-sur-Seine (schmitt.tournages@gmail.com tél. 06 82 56 94 13). Outre les nombreuses robes et habits d’aristocrates et bourgeois, confectionnées en soieries de Lyon ou en brocarts indiens, les tenues d’ecclésiastiques, de militaires, de domestiques, on ne manquera pas d’admirer et, pourquoi pas d’acheter, les magnifiques costumes du maharadjah (interprété par un Olivier Sitruk plus vrai que nature).

dimanche 1 mai 2011

Journées d’étude consacrées au costume

 
Les 6 et 7 mai 2011, à Paris, l’équipe Histara (Histoire de l’art, histoire des représentations et archéologie de l’Europe : sources, documents, méthodes), qui regroupe des enseignants de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), organise deux journées d’étude consacrées au costume. Intitulée La distinction par le costume, de la fabrication à la représentation cette manifestation est en libre accès. En voici le programme :

Vendredi 6 mai

9h15 : Accueil des participants
9h30 : Jean-François Belhoste (EPHE) et Stéphane Verger (EPHE), Introduction. Le vêtement entre histoire et archéologie. 

La fabrication de l’habit

Présidence : Michel Pastoureau
9h45 : Luca Tori (Musée national suisse, Zurich-EPHE), Usages secondaires et réparations des pièces métalliques du vêtement dans les Alpes à l’Âge du Fer (VIIe-IVe siècle avant J.-C.).
10h15 : Christophe Moulherat (Musée du Quai Branly), Les vestiges de textiles et la fabrication des tissus en Grèce (IXe-IVe siècle avant J.-C.).
10h45 : Pause
11h : Tiphaine Gaumy (École des Chartes), Fabrication et commerce du chapeau, l’exemple des chapeliers parisiens au XVIe siècle.
11h30 : Jean-François Belhoste (EPHE), Les tailleurs du quartier Vivienne, faiseurs de mode au début du XIXe siècle.

Le costume distinctif

Présidence : Stéphane Verger
14h30 : Michel Pastoureau (EPHE), Les couleurs des sportifs (XIXe-XXIe siècle).
15h : Audrey Gouy (EPHE), La représentation du costume des danseuses étrusques (VIe-Ve siècle avant J.-C.).
15h30 : Pause
15h45 : Romain Barre (Université de Nantes), Le costume royal à l’époque hellénistique : revendications socio-ethniques au travers de l'exemple antigonide.
16h15 : François Queyrel (EPHE), Le costume des dieux : habiller les statues en Grèce (VIe-Ier siècle avant J.-C.).
16h45 -Discussion

Samedi 7 mai

Le vêtement mis en scène

Présidence : Jean-François Belhoste
9h : Stéphane Verger (EPHE), Vêtement des stèles, vêtement des tombes à l’Âge du Fer (Xe-VIe siècle avant J.-C.).
9h30 : Philippe Lorentz (EPHE), Des vêtements enfilés à la hâte. Observations sur les draperies dans la peinture des anciens Pays-Bas au XVe siècle.
10h : Chloé Belard (EPHE), La ceinture dans les tombes de l’Âge du Fer en Champagne : détermination ou indétermination du genre ?
10h30 : Pause
10h45 : Guy-Michel Leproux (EPHE), Les costumes dans le théâtre parisien du XVIe siècle.
11h15 : Isabelle Parizet (EPHE), Le pavillon du costume à l’Exposition Universelle de 1900.
11h45 : Discussion

Le costume des autres 

Présidence : François Queyrel
14h : Frédéric Barbier (EPHE), Qui regarde quoi ? Le vêtement dans le Voyage pittoresque de la Grèce de Choiseul-Gouffier.
14h30: Pierre Gonneau (EPHE) et Ioanna Rapti (Bibliothèque Nationale) Les costumes et accessoires russes au regard des Occidentaux aux XVIe et XVIIe siècles : visions d’identité et d’altérité.
15h : Rossella Pace (Université de la Calabre-EPHE), Le vêtement féminin entre grecques et indigènes en Sybaritide (VIIIe-VIIe siècle avant J.-C.).
15h30 : Pause
15h45 : Anne Szulmajster-Celnikier (EPHE), Carnaval : thème et variations à travers les langues.
16h15 : Dominique Briquel (EPHE), Le vêtement, élément de la tryphé chez les Étrusques.
16h45 : Discussion 

INHA auditorium
6, rue des Petits Champs
75002 Paris
Entrée libre

samedi 9 avril 2011

Une collection de costumes disparait dans un incendie


Lionel Digby, le costumier anglais de 76 ans auquel nous avons consacré un article, le 4 février dernier, vient de connaître un drame épouvantable. Il y a une semaine, l'entrepôt où se trouvait sa collection, située dans le Devon, a pris feu, réduisant en cendres les dix-mille pièces que ce passionné avait rassemblées en près d’un demi-siècle de patientes recherches. Parmi les vêtements les plus précieux, un ensemble d’authentiques uniformes de la première guerre mondiale, unique au monde. Cet incendie est d'origine criminelle.

Très affecté par cette perte irréparable – tant pour lui que pour le cinéma - Lionel Digby a confié : "J'ai mis plus de 45 ans à construire cette collection et maintenant, tout est parti, juste en un claquement de doigts. Quelques-uns des uniformes et des costumes que je possédais été vraiment uniques, ils n'en existent aucun autre... Tout est parti en fumée..."
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vendredi 1 avril 2011

Objets et costumes de la maison Peignon aux enchères


La maison Peignon, fondée à Nantes en 1853, en cessation d’activités depuis 2005, vient de disparaître définitivement avec la vente, le 27 mars dernier, des derniers objets qu’elle détenait encore. Depuis le second empire le célèbre costumier s’était spécialisé dans la fabrication, la location et la vente de costumes pour le cinéma, le théâtre, la télévision, les reconstitutions historiques, les bals costumés et les musées. Ainsi, au moment de sa disparition, il disposait d’un stock de près de 20 000 pièces de costumes dont une importante collection de vêtements anciens.
Après la dispersion d'environ 10.000 costumes et accessoires, en novembre 2002, dimanche dernier a eu lieu à Sens l’adjudication du restant de la collection. Soit 231 lots constitués de costumes civils, d’un grand nombre de boutons en tous genres (de livrées, armoriés, cloutés, en verre pressé, en laiton, en cuivre et en diverses matières…), de masques et grosses têtes de carnaval et de différentes pièces d’habillement. Une quinzaine de personnes, pour la plupart des collectionneurs, avaient fait le déplacement.

Une dizaine de lots étaient constitués de bijoux de théâtre (principalement de la première moitié du vingtième siècle). En voici le détail. Lot 175 : Une couronne, deux bracelets de poignet et deux bracelets de bras (décorés de fausses pierres imitation rubis) (adjugés 100 €), Lot 176 : Sept éléments, bracelets, pièce pectorale et collier de style égyptien (décorés de fausses pierres imitation rubis, émeraude et turquoise) (adjugés 140 €), lot 177 : Deux couronnes et deux pendants (décorés de fausses pierres et perles) (adjugé 80 €), lot 178 : Une ceinture et coiffe style Médicis (décorées de fausses perles et strass) (adjugées 80 €), lot 179 : Deux colliers, un bracelet, deux broches, (décorés de fausses perles et pierres multicolores) (adjugé 100 €), lot 180 : Deux diadèmes (décorés de strass et fausses pierres émeraude) et une coiffure (décorée de fausses perles et turquoises) (adjugés 100 €), lot 181 : Une ceinture et coiffe style Médicis (décorées de fausses perles et strass) (adjugées 90 €), lot 182 : Une ceinture et une coiffure de style byzantin (adjugées 80 €), lot 183 : Deux petites couronnes, une ceinture et trois colliers formés de motifs coquilles Saint Jacques (non adjugés), lot 184 : Deux diadèmes (décorés de strass) et un collier (décoré de strass et pierres imitation rubis) (adjugés 80 €).

samedi 26 mars 2011

Bijoux de théâtre de Sarah Bernhardt aux enchères



Quatre mois après la mise aux enchères de trois couronnes de théâtre qui auraient appartenu à Sarah Bernhardt (dont une seule a trouvé preneur) voir notre message du 1er décembre ce sont quatre autres bijoux de scène – supposés avoir été portés par la comédienne – qui sont à leur tour mis en vente publique. Présentés parmi quelques autres souvenirs de Sarah Bernhardt, ces objets seront adjugés par Delorme et Collin du Bocage, le jeudi 31 mars 2011, à 14h00, Salle 17 (17 rue de Provence 75009 Paris).

En dépit de l’approbation d’un expert, nous restons, quant à nous, très réservés en ce qui concerne l’affirmation que ces bijoux ont été utilisés par l’illustre artiste. Au moins pour ce qui est des trois premiers. En effet, aucun d’entre eux n’a pu être formellement identifié sur les différents portraits de la comédienne la montrant dans ses costumes de théâtre. Nous savons bien que c’est une habitude très répandue chez les collectionneurs de bijoux de scène de prétendre – sans preuves – que telle pièce ancienne a été portée par un célèbre artiste. Réflexe assez banal pour valoriser l’objet en question.



Lot n°1 - Boucle de ceinture en métal doré, 
composée de deux serpents entrelacés, 
les gueules ouvertes retenant une pierre bleue ovale
facettée en serti griffe.
Bijoux de théâtre porté par Sarah Bernhardt vers 1890. 
Estimation : 500/600 €. Adjugé 1100 €



Lot n°2 - Important pectoral en métal doré composé
d’une rosace ajourée, ponctuée de pierres de couleur.
Diamètre : 11,8 cm.
Bijoux de théâtre porté par Sarah Bernhardt
dans Cléopâtre vers 1890.
Estimation : 200/300 €. Adjugé 400 €


Lot n°3 - Ornement de tête en tissu centré d’une tête de chouette rehaussée de strass. 
Elle est épaulée de rosaces ponctuées de pierres de couleur
et de perles en verre. Dimensions : 57 x 6.5 cm.
Bijoux de théâtre porté par Sarah Bernhardt 
dans Cléopâtre vers 1890. 
Estimation : 300/400 €. Adjugé 600 €



Lot n°4 - Bague en os teinté décorée d’un masque féminin. 
Signée à l’intérieur du corps de bague Sarah Bernhardt. 
Fêles, traces de colle, taille 59. 
Elle fut portée par Sarah Bernhardt en 1890 dans Cléopâtre
Bague fétiche de la comédienne 
qui ne l'a jamais quittée jusqu'à son décès. 
Elle a servi de modèle pour une réédition en argent, 
à huit exemplaires, pour le centenaire de la mort de l'artiste.
Estimation : 3000/3500 €. Adjugé 2800 €


Delorme et Collin du Bocage
Tél. : 01.58.18.39.05
Fax : 01.58.18.39.09
Email : info@parisencheres.com

vendredi 25 mars 2011

L’art du costume à la Comédie Française


À l’occasion de son cinquième anniversaire, le Centre national du costume de scène et de la scénographie rend hommage à l’une de ses institutions fondatrices : la Comédie-Française. En exposant les plus belles pièces de ce théâtre emblématique, le CNCS retrace l’histoire du costume de théâtre, des ateliers de couture, comme celle de la Comédie-Française elle-même, à travers les grandes figures qui l’ont marquée, auteurs, comédiens, metteurs en scène, costumiers.

Intitulée L’art du costume à la Comédie Française, cette exposition est d’abord dédiée aux ateliers de costumes de cette institution, ainsi qu’aux illustres noms qui ont marqué son histoire, en offrant un ensemble exceptionnel de plus de 200 costumes, issus des collections de la Comédie-Française déposées au CNCS et du fonds du théâtre.

Au coeur du panorama historique proposé, du XVIIIe siècle à nos jours, une large place sera accordée aux costumes de pièces des grands auteurs du théâtre classique, Corneille, Racine, et surtout Molière, le « patron » de la Comédie-Française. Parmi les comédiens, les plus grands interprètes seront évoqués : Lekain, Talma, Rachel, Mounet-Sully, pour n’en citer que quelques-uns.

L’exposition abordera aussi l’influence décisive au XXe siècle de certains metteurs en scène et de certains costumiers sur l’art du costume à la Comédie-Française. Les « costumiers maison », entre autres Suzanne Lalique et Renato Bianchi, qui ont durablement imprimé leur marque sur le travail des ateliers, à la fois comme directeurs des ateliers et créateurs de costumes, et les costumiers invités, dont Sonia Delaunay, Christian Bérard, Carzou, ou encore Cecil Beaton, Christian Lacroix, Boris Zaborov, Thierry Mugler et tant d’autres...

Enfin, la part belle sera réservée au travail des ateliers de la Comédie-Française, ces métiers de l’ombre dont certains ont quasiment disparu « à la ville », qui se situent à la frontière de l’artisanat d’art et du travail de création.

Lorenzaccio costume d’Alexandre Médicis (Comédie Française 1976)
Photo Pascal François

Phèdre costume conçu par Mouron de Cassandre
porté par Annie Ducaux (Comédie Française 1959)
Photo Pascal François

Ondine costume conçu par Chloé Obolensky et porté par Francis Huster
(Comédie Française 1974) 
Photo Pascal François

L’art du costume à la Comédie-Française
Du 11 juin au 31 décembre 2011, tous les jours, de 10h à 18h (jusqu’à 19h en juillet et août).
Centre national du costume de scène, Moulins
www.cncs.fr / 04 70 20 76 20

Commissariat
Renato Bianchi, directeur des costumes et de l’habillement de la Comédie-Française
Agathe Sanjuan, conservateur-archiviste de la Comédie-Française
Scénographie Roberto Platé, plasticien scénographe
Création lumières Jacques Rouveyrollis, éclairagiste

samedi 5 février 2011

A la recherche du temps perdu


Les 1er et 2 février 2011 France 2 a diffusé A la recherche du temps perdu, réalisé par Nina Companeez d’après l’œuvre de Marcel Proust. Il y aura toujours quelques critiques pour trouver à redire à ceci ou à cela. On n’adapte pas un chef d’œuvre de la littérature du XXe siècle sans que se manifestent, inévitablement, d’éternels grincheux toujours prompts à dénigrer plutôt qu’à encourager un film d’une telle ampleur. Pour notre part, nous n’avons pas boudé notre plaisir et avons apprécié, à sa juste valeur, le travail de Nina Companeez.
Passons rapidement sur l’intrigue, le jeu des acteurs, les décors splendides et variés (l’ambassade de Roumanie, à Paris, a, exceptionnellement, ouvert ses portes au tournage pour figurer l’hôtel de Guermantes) pour nous intéresser aux costumes. C’est en effet à une grande et talentueuse créatrice de costumes, Dominique Borg, qu’a été confié le soin d’habiller tous les personnages de Proust. Unanimement reconnue et estimée par toute la profession, Dominique Borg a le don de réaliser l’impossible, de rendre palpable l’indicible, de donner des couleurs au temps. Aussi bien à la télévision, au théâtre, au cinéma, qu’à l’opéra, cette créatrice de costumes multiplie les réalisations toujours très remarquées. Ce n’est pas par hasard si, dans son métier, elle détient quasiment le record des récompenses : Molière 1991 pour La Cerisaie, Molière 1997 pour Le Libertin, César 1989 pour Camille Claudel, César 2002 pour Le pacte des loups.

Dominique Borg nous a confié que vêtir tous les protagonistes de l’œuvre de Marcel Proust, en restant à la fois fidèle au roman et à la mode de cette époque, a été une entreprise considérable. En dehors de multiples recherches chez les loueurs traditionnels, notamment en France, en Italie et en Espagne, où elle a déniché des pièces rares, elle a aussi trouvé des vêtements originaux chez Falbalas, aux puces de Saint-ouen. Par ailleurs, elle a pu profiter de la créativité de Stéphane Couvé-Bonnaire, maître d’œuvre en textile pour la haute couture, et bénéficié de l’aide de Catherine Gorne, directrice et créatrice de la maison de location de costumes Aram. Grâce à cette dernière, elle a eu le privilège de pouvoir utiliser des vêtements authentiques et exceptionnels provenant de la garde robe d’une vieille famille aristocratique. Collection unique qui avait été préservée pendant plus d’un siècle avant d’être acquise par la maison Aram.

Quant aux bijoux, on en a rarement vu autant à la télévision, dans une fiction. Dans l’ensemble, ils s’accordent bien aux toilettes et sont, pour la plupart, assez proches de ceux portés à la belle époque. Il faut dire que, à l’instar des costumes, Dominique Borg n’a pas ménagé ses efforts pour se procurer tout ce qui lui était nécessaire pour une reconstitution soignée. N’hésitant pas à faire appel à la maison Barboza, spécialisée dans les bijoux anciens (356 rue Saint-Honoré à Paris), ou à faire réaliser certaines pièces par le créateur Philippe Ferrandis, elle a complété sa collection en utilisant des bijoux fantaisie des maisons Poggi et Marion Godart, et même en chinant aux puces.

— Quels magnifiques rubis !
— Ah! mon petit Charles, au moins on voit que vous vous y connaissez, vous n’êtes pas comme cette brute de Beauserfeuil qui me demandait s’ils étaient vrais. Je dois dire que je n’en ai jamais vu d’aussi beaux. C’est un cadeau de la grande-duchesse. Pour mon goût ils sont un peu gros, un peu verre à bordeaux plein jusqu’aux bords, mais je les ai mis parce que nous verrons ce soir la grande-duchesse chez Marie–Gilbert, ajouta Mme de Guermantes
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vendredi 4 février 2011

Uniformes britanniques pour un roi


Encensé par la majorité des critiques, récompensé par de nombreux prix et grand favori pour les Oscars (12 nominations), Le discours d’un roi (The King's Speech), de Tom Hooper, est sorti en France le 2 février. Le film raconte l’histoire peu connue du roi George VI (1895-1952) – le père de la Reine Elizabeth II – contraint de montrer sur le trône à la suite de l’abdication de son frère Edouard VII. Celui-ci avait un handicap : il était bègue. On découvre comment un orthophoniste empirique et aux méthodes peu protocolaires (Lionel Logue) parvint à lui redonner confiance et à lui permettre de maîtriser ses problèmes d’élocution.
Jenny Beavan, la créatrice des costumes du discours d’un roi est une habituée des grandes productions en costumes d’époque. Elle était d’ailleurs hier à Strasbourg, pour participer au tournage du second Sherlock Holmes, de Guy Ritchie, avec lequel elle a déjà travaillé sur le premier film de cette série.

Début janvier, la BBC a mis en ligne un reportage consacré au costumier britannique Lionel Digby. Cet ancien officier, collectionneur et grand spécialiste de tenues militaires et de décorations, a en effet fourni plusieurs centaines d’uniformes des années 1930 pour habiller tous les soldats que l’on voit dans Le discours d’un roi. Depuis les années 80 il est à la tête d’une maison de location de vêtements pour le théâtre, le cinéma et la télévision, Flame Torbay, implantée à Torquay, une cité balnéaire du Sud de l’Angleterre, en bordure de la Manche.