vendredi 31 octobre 2008

Angels vend ses surplus

Angels The Costumiers organise, le 6 décembre prochain à Londres, sa première vente grand public d'une quinzaine de milliers de costumes en tout genre. Objectif : faire de la place, éliminer les doublons, après que ce plus grand loueur de costumes au monde (pour le cinéma, la télévision, le théâtre, l'opéra et autres spectacles) ait racheté, en juin, la collection de costumes de la BBC.
Malgré treize kilomètres linéaires de portants, l'entrepôt de Hendon, au nord de Londres, peine à entasser ses cinq millions d'habits, des robes de princesses médiévales aux Bikinis des danseuses de cabaret. Chaussures, chapeaux, foulards, gants, lunettes, cannes, éventails, bijoux, casques, armures, boucliers, épées, Angels, avec son stock et ses ateliers de fabrication, traite près de 1000 demandes par an : studios hollywoodiens, productions publicitaires, théâtres de quartier... Avec, pour récompense, trente oscars du meilleur costume, de Hamlet en 1948 à Elizabeth, l'âge d'or en 2007, en passant par Le Docteur Jivago, Gatsby le Magnifique, Lawrence d'Arabie, Star Wars, Titanic, Le Dernier Empereur, Gladiator, Marie- Antoinette... Un nombre qui importe plus à Tim Angel, gardien de la cinquième génération du temple familial fondé en 1840, que son chiffre d'affaires, de 16 millions d'euros.
Les cent-trente employés, souvent issus d'écoles de mode, doivent bien connaître l'histoire du costume et aussi faire preuve de créativité : là, un "Ange"(surnom des salariés d'Angels) fouine dans le stock - entre éléments d'armure de Braveheart, casque Star Wars, lunettes d'aviateurs années 1930, masque africain et manteau en plume de paon - à la recherche de silhouettes pour une série Z mi-science fiction mi-horreur, voulant des "créatures de la nuit au look mi-chinois, mi-vaudou".
Les rangées contenant plus de 10.000 uniformes de toutes les armées, polices, pompiers, clergés, hôtesses de l'air du monde entier et à travers les âges, sont interminables. Il faut aux spécialistes du rayon des connaissances pointues pour retrouver, des pieds à la tête, l'habit d'un capitaine quartier-maître des armés napoléoniennes ou celui d'un douanier japonais des années 1980.
Beaucoup de clients ne se contentent pas du stock, mais font faire des costumes sur mesure et selon leur modèle, au moins pour les principaux personnages. Les budgets costumes des gros films historiques hollywoodiens peuvent atteindre un million d'euros. Un costume est habituellement taillé et cousu en moins d'une semaine.
En stock, plus de 5.000 perruques, naturelles et synthétiques, mais Angels peut en fabriquer à la main. Le groupe dispose aussi d'une chapellerie, et fait réaliser - sur demande - les autres accessoires (chaussures, bijoux, armes) à l'extérieur.
Parmi les films de 2009 que la firme fournit : Inglorious Bastards, le prochain Tarantino, avec Brad Pitt, et, en France, Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen, avec Anna Mouglalis.
Les habits, classés par genre (homme, femme, enfant), par époque (Tudor, années 1920...) et par thème (prisonniers, paysans...) s'entassent sur trois hauteurs dans cet entrepôt de 12.000 mètres carrés. Construit en 2002, il dispose d'un système anti-incendie très performant après le traumatisme de 1989, quand une bonne partie du stock a brûlé. L'assurance des cinq millions de costumes, estimés à une valeur de plus de cinquante millions, coûte chaque année à Angels 315 000 euros.

Angels The Costumiers 1 Garrick Road London NW9 6AA
tel: +44 (0)20 8202 2244
fax: +44 (0)20 8202 1820
email:
info@angels.uk.com
site web:
http://www.angels.uk.com/

mardi 28 octobre 2008

Les bijoutiers du spectacle


S’il est un métier dont on ne parle jamais, dont le grand public ignore totalement l’existence, c’est bien celui de Bijoutier du Spectacle. Il faut d’ailleurs en parler au passé. La dernière maison spécialisée a définitivement fermé il y a une quarantaine d’années. Héritière, en quelque sorte, d’une longue dynastie de fabriquants de bijoux de scène, la Bijouterie du Spectacle se devait de rendre hommage à ses prédécesseurs, artisans modestes et pourtant talentueux, grâce à qui de nombreuses scènes françaises et européennes, aux XIXe et XXe siècles, ont pu donner des spectacles magnifiques.
Puisant dans nos archives, mais grâce aussi à tous les habitués ou visiteurs de ce blog qui pourraient nous communiquer des informations, nous allons tenter d’écrire l’histoire de cet unique et merveilleux métier.
D’ores et déjà plusieurs articles sont en cours d’élaboration et nous les publierons dans les prochains mois. Au fil de ceux-ci, nous évoquerons successivement Eugène Granger – fondateur de cette longue lignée – qui en 1824 fut le premier à se spécialiser dans « les bijoux historiques pour costumes de théâtre », Le Blanc et Richard Gutperle ses successeurs et, enfin, la famille Boutillier qui poursuivit ces activités de 1920 à 1970.

jeudi 23 octobre 2008

Voyage dans l'Angleterre de la fin du XVIIIe siècle

Sur les écrans français à partir du 12 novembre prochain, The Duchess appartient à une catégorie de films décidément devenue très à la mode chez les cinéastes anglais et américains – le corset ripper – une amusante appellation de la presse anglo saxonne pour désigner les drames historiques, en costumes, dont le héros est une femme. En plus des deux volets d’Elizabeth de Shekhar Kapur, que nous avons déjà évoqués ici, ce genre s’est enrichi ces dernières années avec Deux Sœurs Pour un Roi de Justin Chatwic et le très remarqué Marie-Antoinette de Sofia Coppola.

Réalisé par Saul Dibb, The Duchess nous transporte dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, dans le sillage de Georgiana Spencer, duchesse de Devonshire, personnage marquant de l’aristocratie britannique. Adulée par les uns, critiquée par les autres, mêlée intiment à la vie politique, elle est aussi, il n’est pas inutile de le rappeler, une lointaine ancêtre de la princesse Lady Diana.

Ce film offre un superbe spectacle où la jeune comédienne Keira Knightley incarne avec beaucoup de justesse la peu conventionnelle duchesse de Devonshire. C’est Michael O’Connor (né le 27 octobre 1965 à Londres) qui est le chef costumier de cette magnifique reconstitution historique. Habitué depuis quelques années des films en costumes (Harry Potter et la chambre des secrets (2002), Nomad (2004), Miss Peltigrew lives for a Day (2008)) il travaille aussi pour le théâtre. Keira Knightley se souvient avec amusement des immenses perruques qu’elle devait porter : « Elles étaient si lourdes que je pouvais à peine lever la tête ». On pourra objecter que quelques bijoux (il y en a beaucoup dans le film) semblent peut-être un peu anachroniques. Mais dans l’ensemble presque tous les accessoires s’accordent parfaitement aux costumes.



vendredi 17 octobre 2008

Nicolas Le Floch

Le 28 octobre et le 4 novembre, France 2 va diffuser Nicolas Le Floch, une série en deux parties réalisée par Edwin Baily. Produite par la Compagnie des Phares et Balises, cette suite est la première adaptation à l’écran des romans policiers à succès de Jean-François Parot (Editions Lattès) dont le héros est un jeune et brillant commissaire au Châtelet, au temps du règne de Louis XV.
Tournés durant l’automne 2007, ces deux téléfilms vont nous plonger dans le Paris du XVIIIème siècle et ses mystères, dans le monde du crime, de la débauche et du vol. Jérôme Robart interprète l’habile enquêteur, vêtu, comme il se doit, d’un habit et tricorne noir. Les costumes sont l’œuvre de Charlotte Betaillole.

vendredi 10 octobre 2008

Bijoux de la famille d’Orléans

Comme nous l’annoncions le 10 juillet dernier, mardi prochain, 14 octobre, Christie’s proposera aux enchères une très belle collection d’objets et de meubles provenant de la succession du comte de Paris. L’ensemble est actuellement visible sur le site de cette maison : http://www.christies.com/
Parmi les bijoux qui figurent dans cette vente, nous en avons sélectionné quelques uns – représentatifs de l’époque Louis-Philippe et de la première moitié du XIXème siècle – qui méritent d’être admirés avant leur dispersion définitive.
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Bracelet en or avec miniature ovale sur ivoire, attribué à Mellerio dits Meller (vers 1830). La miniature est l’œuvre de François Meuret d'après F. Winterhalter.

A maillons articulés, en or ciselé à décor floral, il est orné d'un portrait de Victoire-Auguste-Antoinette-Louise de Saxe-Cobourg-Gotha, duchesse de Nemours (1822-1857) en robe blanche ornée de fleurs au décolleté, les cheveux en anglaises. Hauteur de la miniature : 35 mm; longueur du bracelet: 185 mm. (estimé entre 1500 et 2500 €, adjugé 4750 €)



Paire de bracelets en or et perles ornés de miniatures sur ivoire (attribués à Mellerio dits Meller). Les miniatures sont l’œuvre de François Meuret (1800-1887).

A maillons articulés en or formant des volutes ajourées entièrement pavées de demi-perles fines, ces deux bracelets sont ornés chacun, au centre, d'une miniature. La première représente Marie, duchesse d'Aumale (1822-1869) en robe noire garnie d'une rose, les cheveux en anglaises; la seconde, Victoire, duchesse de Nemours (1822-1857) en robe blanche ornée d'une broche, les cheveux en anglaises. Cette paire de bracelets provient d'Amélie d'Orléans, fille du premier Comte de Paris. Arrière-petite fille du roi Louis-Philippe.
Hauteur de chaque miniature: 32 mm. Longueur des bracelets: 237 mm. (estimé entre 6000 et 8000 €, adjugé 31.700 €)

Importante broche en or et diamants avec deux miniatures ovales sur émail, réversibles, peintes par Latreille, Bordeaux (vers 1830-1840).

En forme de cuir enroulé épaulé par trois anges retenant des phylactères et des fleurs partiellement émaillés, le pistil ponctué de diamants ronds taille ancienne et taillés en rose, orné au centre d'une miniature figurant le portrait de Louis-Philippe, roi des Français (1773-1850) en uniforme avec le cordon, la plaque et la croix de la Légion d'Honneur, dans un entourage de petits diamants taillés en rose et surmonté d'une couronne royale émaillée sertie de petits diamants taillés en roses, le revers orné d'une miniature représentant le portrait de Ferdinand, duc d'Orléans (1810-1842) en uniforme et avec les mêmes décorations, ainsi qu'une décoration fantaisiste
Hauteur des miniatures: 25 mm; hauteur de la broche: 95 mm. (estimé entre 20.000 et 30.000 €, adjugé 58.100 €)

Bracelet email, perles et diamants, signé sur le fermoir "Morel et Cie à Paris" (vers 1845).

A maillons formant des volutes émaillées ponctuées par des liens sertis de petites perles, le fermoir figurant un médaillon en or jaune émaillé décoré d'un bouquet serti d'une perle et de diamants taille ancienne retenu par deux anges en ronde bosse en argent. Longueur: 170 mm. (estimé entre 4000 et 6000 €, adjugé 11.875 €)

Paire de bracelets en or, perles, semences de perles et turquoises avec deux miniatures sur ivoire, attribués à Mellerio dits Meller. Les miniatures ont été exécutées par François Meuret (1800-1887).

A maillons en forme de X en or ciselé à décor filigrané entièrement pavés de petites perles, de semences de perles et de turquoises cabochons, le fermoir de chacun de ces bracelets et orné d’une miniature. La première représente Louis-Philippe, roi des Français (1773-1850) en uniforme, décoré de l'ordre de la Légion d'Honneur et de l'ordre belge de Léopold; la seconde, Marie-Amélie, reine des Français (1782-1866), en robe bleue, châle blanc, collier de perles, coiffe blanche à rubans bleus. Hauteur des miniatures : 31 mm; longueur des bracelets: 194 mm. (estimé entre 6000 et 8000 €, adjugé 26.900 €)

lundi 6 octobre 2008

Un "collier de fonction" de l'époque d'Henry VIII aux enchères

Un "collier de fonction" porté par un proche du roi Henry VIII d'Angleterre, le seul de l'époque des Tudor parvenu intact jusqu'à nos jours, sera mis en vente le 6 novembre par la maison d'enchères Christie's.
Le "collier de Coleridge" est estimé à entre 200.000 et 300.000 livres (entre 258.000 et 387.000 euros). Christie's précise que ce collier, dit aussi "collier d'office" et qui distinguait les grands officiers de la couronne, date de 1546 ou 1547 et a probablement été offert par Henry VIII à Sir Edward Montagu, l'un de ses plus proches conseillers. Il ressemble beaucoup à celui que porte Sir Thomas More dans le célèbre portrait de Hans Holbein le jeune. Montagu était membre du conseil privé et gouverneur du fils du souverain, le futur Edouard VI. Le collier a été porté par ses descendants jusqu'en 1875, en tant que présidents successifs de la "Court of the Common Pleas". Il est devenu ensuite la propriété de Lord Coleridge.
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Collier de "fonction" de Thomas More (1527)
peinture de Holbein le jeune (détail)

samedi 4 octobre 2008

Le bijou de sentiment de la Renaissance à nos jours

Médaillon coeur (1850-1860)
Ayant appartenu à l'impératrice Eugénie



A l’occasion du lancement de sa nouvelle collection de haute joaillerie, Le Grand Frisson, la Maison Chaumet présente, du 3 octobre au 7 novembre 2008, une exposition consacrée aux bijoux ayant pour thème la rencontre amoureuse.
Réalisée par l’historienne du bijou Diana Scarisbrick et la conservatrice du Musée Chaumet, Béatrice de Pinval, cette rétrospective expose cent-cinquante bijoux sentimentaux – provenant pour la plupart de collections privées – de la Renaissance à nos jours. Apparu au Moyen-Âge, le bijou dit «de sentiment» traduit, à travers de subtils symboles, le langage amoureux. Les bijoux en forme de cœurs, naturellement, mais aussi le serpent, qui symbolise l’amour éternel, ou la violette, emblème de l’amour innocent.
Parmi les pièces les plus remarquables, on pourra admirer des bijoux offerts par Napoléon 1er aux impératrices Joséphine et Marie-Louise.

Musée Chaumet
12 place vendôme Paris 1er
du lundi au vendredi de 11 heures à 18 heures

jeudi 2 octobre 2008

Vente de costumes de l’Opéra de Paris

Les samedi 15 et dimanche 16 novembre 2008, l’Opéra National de Paris organise une vente exceptionnelle de plus de 5000 costumes de scène issus de ses productions.

La vente se déroulera, pour la première fois cette année, dans le Grand Foyer du Palais Garnier où seront présentés costumes et accessoires de trente productions lyriques dont Faust, Don Giovanni, Guillaume Tell, Manon Lescaut, La Guerre et la Paix, Simon Boccanegra, Le Trouvère, La Chauve Souris, Don Quichotte … ainsi que ceux du ballet la IX Symphonie de Maurice Béjart.

Les abonnés de l’Opéra national de Paris et les membres de l’Arop seront prioritaires et pourront réserver leur billet d’accès avant le 5 octobre 2008 en consultant le site Internet http://www.operadeparis.fr/ (rubrique « mes offres personnelles ») ou en téléphonant au 08 92 89 90 90. Les réservations pourront également être effectuées aux guichets des deux théâtres.

Selon les places restantes, le public non abonné pourra acheter un billet par Internet, par téléphone ou aux guichets de l’Opéra Bastille et du Palais Garnier. Le billet d’accès à la vente est de 8 euros. Il donnera la possibilité d’acheter un costume et cinq accessoires.