
Mais plus encore que leurs caractéristiques, c'est leur provenance qui suscite le plus d'intérêt. Ces deux diamants ont appartenu à la Païva, figure légendaire de la société parisienne du XIXe siècle. Née à Moscou en 1819, de parents juifs polonais réfugiés en Russie, Esther alias Thérèse Lachman s'était établie à Paris, sous le second Empire. Mariée un temps au riche portugais Albino Franco Arnajo, marquis de la Païva – titre sous lequel elle défraya la chronique scandaleuse – elle habitait un extravagant hôtel particulier aux Champs Elysées, collectionnant amants et diamants. Ses bijoux rivalisaient, voire surpassaient, dit-on, ceux de l'impératrice. Elle mourut en Allemagne en 1884, s'étant unie en troisièmes noces au comte Guido Henckel von Donnersmarck. C'est dans la famille de ce dernier que l'on retrouve ensuite ces deux prestigieux bijoux, sans que leur cheminement, jusqu'à aujourd'hui, puisse être suivi avec précision. En 1878, le diamant de taille coussin a été porté en aigrette; celui en poire, monté en pendentif ou en bracelet, par la maison Chaumet, avant d'être converti en broche, en 1888, pour la princesse Katharina Henckel von Donnersmarck.
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